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Page 1 : Trek du baltoro
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Fin juin 2005 : Sur les traces d'Eric Shipton
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250 kms, 18 jours de trek épuisant sur les énormes moraines des glaciers de Braldu et du Biafo. Et pour quoi faire ? C'est toujours très loin des chemins battus que les surprises surviennent et croyez-moi, ce trek en a encore fait la preuve !
Une confirmation tout d'abord confirmation : nous sommes bien la sixième expédition (deuxième française après celle de Bernard Odier en 1994) a être passée par les glaces de l'énorme glacier Braldu et son fameux col à 5620m, le Lukpe La. Rien ne garantissait le passage du col au vu des conditions météo exceptionnellement hivernales en ce début de mois de juin 2005. Mais finalement, la chance nous a souri. Nous avons fait une escapade vers la vallée méconnue de Wusm I Dur par laquelle Eric Shipton était revenu de sa grande exploration du Karakoram en 1937. Il est plus que probable que nous ayons été les premiers hommes à explorer de nouveau cette vallée depuis 68 ans ! Et les surprises furent à la hauteur de mes rêves. |
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Voici résumés les grands moments de ce trek. |
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Le Shimshal Pass, porte vers l'inconnu :
le trek a commencé doucement en direction des hauts pâturages
de Shimshal. La vie pastorale du haut village de Shugerab, la simplicité
de la vie et la gentillesse de ces femmes contraintes de vivre pendant
8 mois de l'année à plus de 4000 mètres d'altitude,
tout cela m'a conquis. Cette année, la neige a contraint les 30
familles de Shugerab à retarder la transhumance vers les hauts
Pamirs et à rester au village 15 jours de plus. L'herbe manquait
pour les bêtes, il régnait une grande inquiétude au
village. |
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Le "Kulan", le cheval sauvage :Nous remontons l'énorme vallée de la Braldu et passons la rivière en enfourchant nos yaks. Nous installons un camp intermédiaire à la confluence des vallees de Wesm I Dur et de Skorga. Soudainement, c'est l'effervescence dans le groupe : on distingue au loin dans le lit de la rivière un "kulan" se détachant sur la ligne d'horizon. Seul Wahab en avait vu un auparavant. Il s'agit plus exactement d'un couple de kulan, ce qui signifie en langue locale "âne sauvage" bien que tout le monde s'accorde pour dire qu'il ne s agit pas d'un âne mais d'un veritable cheval : oreilles dressées, longues pattes, l'animal trottine avec grâce et souplesse dans la rocaille, sa robe jaune se détachant parfaitement sur le fond gris du lit de la rivière. Nous essayons de nous approcher mais l'animal se dérobe puis s'arrête en restant toujours à bonne distance ; il semble étonnement curieux de nous voir, de nous agiter pareillement. Je prends de nombreuses photos avec mon 300mm. L'animal prend finalement la fuite vers la vallée de Wusm I Dur, cela tombe bien, c'est aussi notre direction. Nous inspectons des empruntes fraîches dans le sable de la rivière ; Qudrat est formel, les empruntes, les excréments : il s'agit bien d'un cheval !
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La rencontre avec cet animal plein de grâce a quelque chose de
surnaturel dans ce rude désert de pierres. Le kulan semble plutôt
vivre dans la vallée de Shaksgam située en aval et remonte
l'été les hautes vallées adjacentes à la recherche
de pâturages. En remontant la vallée de Wusm I Dur plus haut,
nous surprendrons par deux fois ce couple. C'est une chance incroyable que nous les ayons vus car cet animal semblait être plus un mythe qu'une réalité, y compris pour les locaux. Longue vie à ces chevaux sauvages qui trouvent leur liberté loin des hommes. |
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Les sépultures d'Uchelga :
mon guide Qudrat Ali connaissait l'existence d'une grotte faisant office
de sépulture dans la vallée de la Braldu. Nous l'avons visitée.
Elle est située au pied d'un énorme monolithe de pierre
d'origine karstique au lieu dit d'Uchelga (uch =haut / elga=maisons /
"maisons d'en haut"). L'entrée de cette cavité
est protégée par un ancien mur de pierre. On peut retrouver
au delà de ce mur des morceaux de poterie éparpillés.
Dans la grotte des ossements, bras et jambes ; le bassin et le crâne
ont disparu, apparemment la grotte a déjà été
visitée. Les ossements semblent très anciens. Qudrat m'assure
qu'aucune histoire d'homme mort et enterré dans les parages n'existe
dans l'histoire et la mythologie de Shimshal. Une conversation avec les
locaux à Shugerab nous révèle qu'il existerait beaucoup
de grottes à visiter dans le secteur, certaines renfermant des
accessoires et équipements, sellerie de chevaux, etc. Nous plongeons
peut-être tout droit dans l'histoire méconnue des hommes
qui vivaient à l'époque où les grands cols du Karakoram
étaient empruntes par des marchands qui allaient et venaient entre
l'Asie du Sud et l'ancien Turkestan. Cette histoire est totalement méconnue
et passionnante. Déjà les grands explorateurs tels Younghusband ,
Schomberg, Conway et Eric Shipton ont alimente un débat qui reste
ouvert de nos jours : comment diable des hommes ont-ils pu passer ces
hauts cols glacés et crevassés à près de 6000
mètres d altitude (cols de Muztagh Est et Ouest, Lukpe La, Theram
Sher) avec mules et chevaux ? Difficile de l'imaginer dans l'état
actuel des glaces ; les cols permettaient-ils à cette époque
un passage plus facile ? Les glaciers ont-ils reculé ou avancé
depuis cette époque ? Vous pouvez lire la page consacrée
à ce sujet sur ce site, en cliquant ici :. Rien pour l'instant
ne permet d'élucider ce mystère et je suis sûr que
dans les grottes d Uchelga, il existe bien des réponses à
ces questions ! Wusm I Dur, la vallee oubliée :
Eric Shipton, dans son livre "Blank On The Map", ne disait rien de particulier à propos de la vallée de Wesm I Dur. Peut-être le mauvais temps lui avait-il fermé la vue sur l'amphithéâtre de montagnes que nous avons eu sous les yeux. Nous remontons donc cette vallée jusqu'à un point de confluence, une vallée s'orientant au Sud que nous explorerons à peine (la vue nous permettra de repérer une très belle flèche de pierres), l'autre vers l'Est que nous remonterons dans un pénible lit de rivière en direction du col de Wusm, décrit par Eric Shipton comme un col très dangereux (ice fall et crevasses). L'excitation bat son plein lorsque nous remontons une rampe de moraine vers des pentes herbeuses positionnées en balcon. Nous sommes à environ 4500 mètres d'altitude, nous sommes probablement les premiers à contempler ce merveilleux panorama : le temps est au beau fixe, des blue sheeps paissent les tapis de fleurs, la neige accumulée depuis des semaines dévale en avalanches les hauts murs de granit situés à l'Ouest. En face de moi se trouve une montagne aux parois très aériennes, j'ai beau chercher sur ma carte, rien n'y fait référence (je vérifierai plus tard son existence sur plusieurs cartes différentes, suisse, Nelles Map, américaine...). La pierre y est rouge orangée comme sur le Spantik ou le Baintha Brakk, la neige dévale dans une combe suspendue par laquelle dégueule une langue de glace tout à fait remarquable. Plus haut, seules les ices flutes s'accrochent sur l'arête sommitale très effilée. J'évalue avec Qudrat la cime à largement plus de 6000 mètres mais sur la carte incomplète, un seul point marque à 5870m et très décalé vers le Nord y figure. Tout est très beau ici, je vide mon appareil photo. Nous remontons la vallée jusqu'à son fond. Vers l'Est, le glacier de Wesm révèle effectivement une chute de glace, le front du glacier est très proéminent et s'effondre par ici ou là. Ceci laisse penser qu'il est en forte expansion. Plus à l'Est sur la frontière chinoise, des rampes superbes de glace et un sommet qui pointe à 6400 mètres sur ma carte présente de belles pentes faciles à grimper vers le glacier de Skamri. C'est une chance formidable de découvrir ces sommets inconnus et réellement très impressionnants. Je nomme secrètement le sommet aux flancs magnifiques le Wusm Peak : Wusm voulant dire "difficile", cette montagne ne vole assurément pas son nom. Ne reste plus qu'une évaluation de son altitude et un alpiniste qui aime la haute voltige pour en faire la première ascension. Bienvenue au troisième pôle :
Nous avons marché dans la neige durant 5 jours à plus de 4500 mètres d'altitude, des skis auraient été bien utiles pour cette randonnée nordique ! La partie haute du glacier de Braldu présente des étendues glacées dignes du Snow Lake, des cols semblent faciles à passer entre le glacier de Braldu et ceux de Skamri (en Chine) et de Nobande Sobande, situés un peu au dessus de la haute calotte de glace. Ce dernier itinéraire était celui programmé lorsque finalement, l'un des porteurs a refusé de passer le col (il est vrai qu'il a perdu son frère dans une avalanche au Chapchingol Pass il y a peu de temps). C'est donc vers le Lukpe La que nous nous dirigeons, au pied de l'énorme calotte de glace du Bobisgir (6416m). Nous pataugeons dans une épaisse couche de neige fraîche, aucune trace du fameux kairn dressé par Tilman 68 ans plus tôt au Lukpe la. Epuisés, nous dressons les tentes sur le col, la nuit y sera glaciale, probablement en dessous des -15°. Chaussures et duvets sont gelés le matin, mais quel spectacle : le glacier de Sim Gang s'étend à nos pieds, vers l'Est le K2 et le Broad Peak sont très loin, très proches, les faces Nord du Baintha Brakk (7285m) et du Sosbun Brakk (6413m) captent les premiers rayons du soleil, bienvenue au troisième pôle ! Je lance un appel :Nous avons repéré de nombreuses cavités dans le secteur d'Ulchelga. Il faudrait passer au moins trois semaines dans la région pour récolter les témoignages des autochtones et explorer les cavités. Une équipe dotée de compétences sportives (d'escalade car les caviteé sont souvent situées sur des parois escarpées), historiques et scientifiques serait nécessaire pour mener une éventuelle mission d'exploration. J'invite quiconque serait intéressé par une mission scientifique en vue de prospecter les nombreuses grottes dans le secteur d'Ulchelga (voire dans les vallées adjacentes) à prendre contact par l'intermédiaire de ce site. Contactez-moi sur blankonthemap@free.fr |
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Dimanche 22 mai 2005: l'aventure peut commencer
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Enfin, le projet de trek entre Shimshal et Askole prend forme. Ce trek
présente deux intérêts, culturel et géographique.
Sur un plan culturel, les deux villages de Shimshal et d'Askole, bien
que très proches géographiquement, sont habités par
des communautés musulmanes bien différentes : l'une ismaélienne,
l'autre chiite. Qudrat, qui sera mon guide pendant ce trek, aime parler
de la génération de son grand-père qui n'osait pas
aller au delà de la rivière Braldu en descendant des hauts
Pamirs, de peur d'y rencontrer les Baltis. Les deux communautés
se connaissent et se croisent désormais sur le Baltoro, elles se
partagent le convoyage des trekkers que cette magnifique région
attire. Pourtant, ils se moquent toujours les uns des autres. Qudrat me
parle des montagnards baltis comme de gens rustres, mal équipés,
peu téméraires dès la météo se dégrade
ou que le terrain se crevasse, mais aussi comme des hommes durs à
la tâche, capables de porter 40 kilos à plus de 5000m. "Ce
que, nous autres Shimshalis, sommes incapables de faire" me dit-il.
Le boss du guest house de Shimshal, dont le grand-père aurait participé
à l'une des expéditions du colonel Shomberg dans les années
20, me disait : "les porteurs n'avaient même pas de couvertures
pour dormir dehors, ils plaçaient des pierres en guise de matelas,
dormaient les uns sur les autres pour se réchauffer, leur nourriture
était rationnée, beaucoup revenaient au village avec les
extrémités gelées". Les Shimshalis considérés
en ce temps-là comme très arriérés, et surtout
très sales, ont désormais bien changé ! Ils sont
plus jovials que leurs voisins baltis, et très professionnels dans
leur façon de pratiquer la montagne ; en revanche, leurs services
sont plus onéreux.
Le trek sera donc un pont symbolique, un lien culturel entre les deux
communautés. L'intérêt sera aussi géographique.
Une seule montagne sépare Shimshal d'Askole, mais quelle montagne
! L'Hispar Muztagh est, de l'avis des géologues, l'endroit au monde
où la poussée de deux plaques tectoniques est la plus active.
C'est une barrière glacée continue de 150m de long, haute
de plus de 7000m où seules trois faiblesses (trois cols) sont recensés
: Note de la webmaster par interim : Bruno a passé une semaine à Karimabad pour préparer cette expédition avec son nouveau guide, Qudrat. Il a également visité quelques mines autour de Karimabad. En principe, il part pour Shimshal le 31 mai ou le 1er juin. Des nouvelles de son trek seront donc certainement disponibles dans 3 ou 4 semaines. Pour le joindre à son retour, toujours une seule adresse : blankonthemap@free.fr (apparemment, il y a un cybercafé presque haut débit à Karimabad, mais l'électricité semble quelque peu capricieuse !). Bénédicte
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18 mai 2005, Frugale Shimshal
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Shimshal, un mot que l'on prononce encore comme une formule magique, le dernier Atlantide des montagnes, une communauté perdue dans les montagnes que les gens de Passu indiquent par un vague geste de la main voulant dire " derrière les montagnes ", Shimshal est maintenant reliée au monde. La route a été achevée le 25 octobre 2003 et relie désormais Shimshal à Passu en 4 heures seulement au lieu de 5 jours de marche.
Autrefois, il était nécessaire de traverser 13 rivières
à pied ou accroché à un câble, pour parvenir
jusqu'à Shimshal. Dans les années 80, le gouvernement a
refusé tout crédit pour la construction de la route ; les
travaux ont donc débuté grâce à la force des
Shimshalis et aux dons d'équipements de la part de leur bienfaiteur,
le prince Agha Khan. Voyant que les travaux allaient bon train, le gouvernement
a finalement décidé d'attribuer le budget nécessaire
pour finaliser les 56 kilomètres de piste et 13 ouvrages d'art
à la fin des années 90. Les habitants de Shimshal se réjouissent
de l'achèvement de la route, avançant qu'il est désormais
possible de transporter rapidement les malades en urgence à l'hôpital.
Mais la communauté, qui comptait 700 habitants il y a 10 ans, en
compte maintenant 1700 ; cette explosion démographique justifie
à elle seule la fin de la vie autarcique à Shimshal. Les
jeeps et les tracteurs circulent désormais aisément sur
cette route entretenue par 6 cantonniers employés à temps
plein, et qui ont fort à faire compte tenue des glissement de terrains
réguliers. On peut se demander ce que cette route va changer pour cette communauté
dont la culture a été jusque la relativement préservée.
Visiblement, les choses changent déjà : les maisons autrefois
construites à l'aide de matériaux locaux - pierres et boue
séchée - sont désormais construites en ciment. On
voit aussi ça et là de la tôle ondulée, matériau
qu'il était tellement fastidieux de transporter à dos d'homme
jusqu'au village. Les déchets commencent à apparaître
sur le sol (sacs plastiques, piles...). L'instituteur, autrefois très
critique à propos de cette route, m'a tenu ces propos : "
les Shimshalis veulent maintenant faire du business et se déplacer
aisément ; de toutes façons, il était impossible
d'arrêter la route... ". J'ai aussi rendu visite à Reymat,
mon vieil ami, lorsque je suis arrivé à Shimshal. Depuis
ma dernière visite il y a 4 ans, la famille s'est agrandie de 2
enfants, dont une petite fille handicapée. Reymat avait une petite
boutique de peintre décorateur à Gilgit mais il lui a fallu
revenir à Shimshal pour venir en aide à sa famille après
la mort de sa mère, bref redevenir paysan comme son père.
Son enfant malade a besoin de soins, son état a déjà
nécessité une intervention chirurgicale à Karachi
; la route est donc pour lui un énorme soulagement. Les Shimshalis
veulent faire de l'argent, les hôtels poussent comme des champignons.
Le patron de la nouvelle guest house me disait : " les Shimshalis
ont la réputation d'être bien éduqués mais
cela ne suffit pas. Il n'y a pas un habitant de Shimshal qui ait atteint
un haut statut social, pour une simple et unique raison : économique.
C'est pourquoi il n'y a pas de docteur à Shimshal. L'éducation
des enfants a été sacrifiée durant les 17 ans nécessaires
à la construction de la route. Nous avons désormais besoin
de davantage d'argent et d'éducation. "
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6 mai 2005, Gilgit
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Les vallées des territoires du Nord sont réputées calmes et accueillantes certes, mais pas partout. Certaines vallées reculées sont sous la domination de lois islamiques comme dans les fameux territoires tribaux de l'Ouest, la vallée de Swat ou dans le Kohistan où grandes barbes et burkas sont les tenues de rigueur, où les touristes de passage doivent montrer patte blanche. Je demandais encore au patron de mon hôtel à Rawalpindy si Chalt (village situé au Nord de Gilgit) est un village accueillant ; il m'a répondu : " Don't go, sharia law, no good people " (je ne sais si c'est vrai). Et à un Hunzakut rencontré dans le bus hier, j'ai demandé ce qu'il pensait d'une société dominée par les hommes ; il m'a répondu en baissant les yeux : " I know, it is a big problem... ". C'est toujours la même ambiguïté dans ce pays, on y rencontre beaucoup de gens accueillants, chaleureux et progressistes et l'inverse absolu. Pourtant, ils cohabitent ensemble, l'islam en commun, le ciment de la société pakistanaise, l'un modéré, l'autre extrémiste et minoritaire. Le Pakistan est avant tout un pays cosmopolite, multi-ethnique où les fondamentalistes religieux sont minoritaires, qu'on se le dise.
Gilgit a donc fait les frais il y a 6 mois d'une sombre divergence d'opinion entre deux groupes religieux antagonistes, ça s'est terminé par une dizaine de morts. Depuis, l'armée est présente dans la ville et sur la route, démontrant ainsi sa volonté de maintenir l'ordre dans cette région que l'Inde revendique toujours comme lui appartenant et qu'elle pourrait bien infiltrer pour attiser le feu du conflit. Le déploiement est assez impressionnant, les bus rassemblés en convois sont escortés la nuit, les fouilles sont nombreuses durant le parcours jusqu'à Gilgit, check points, etc. Le tout se passe dans une ambiance bon enfant mais on devine alors à quel point le Pakistan veut garder sous contrôle la capitale de l' Azad Kahmir. C est sûrement grâce à ces manuvres que le n°3 d'Al Quaida vient d'être arrêté à 50 km au Nord de Chitral. Après l'Afghanistan, le Pakistan ne constitue plus une terre d'accueil pour les fondamentalistes, les temps changent, tout juste leur restent-ils quelques vallées reculées, en bordure du monde. Gilgit est située à la confluence des rivières Gilgit et Hunza ; la ville a eu ses heures de gloire à l'époque du Big Game, dernière grande ville du Nord des Indes, menacée àl'époque par les troupes de l'empire russe tout proche dont seules les montagnes ont cessé la progression. Gilgit est assez laide, il faut bien le dire, on n'y vient pas pour admirer la vue mais pour les commodités que la ville offre ; c'est aussi la porte de Hunza, une étape obligée avant le merveilleux Shangri La, le jardin d'Eden de l'Himalaya. Note de la webmaster par interim : le 7 mai, Bruno a quitté Gilgit pour rejoindre la vallée de la Hunza, Passu et Shimshal : "je vais aller vivre un peu avec eux [les Hunzakuts], ces gens qui m'inspirent un profond respect, et peut-être faire un petit trek pour aller voir la face Nord du Kanjut". Bruno a prévu de revenir sur Gilgit dans deux ou trois semaines, où il pourra à nouveau lire ses mails (à lui adresser à blankonthemap@free.fr ) et nous envoyer de nouvelles impressions pakistanaises. Bénédicte.
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3 mai 2005, Rawalpindi, Welcome in Pakistan !
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Lundi 2 mai, 5h30, l'avion atterrit sur le tarmac rapiécé
de l'aéroport international d'Islamabad, dans la lumière
si particulière des matins du sous-continent. Welcome in Pakistan.
Le taxi déambule dans les rues qui se réveillent, les chiens
galeux à la recherche de nourriture laissent la place aux hommes
qui s'activent. Premiers coups de balai, les devantures des magasins qui
claquent, les rickshaws qui pétaradent déjà, les
taxis qui klaxonnent
Le concert dure toute la journée. Welcome
in Pakistan. Les gens sortent dans la rue mais beaucoup y sont restés
cette nuit. Pas besoin de grand chose pour exister, peu de richesse, peu
de nourriture, peu d'espace, petits métiers et petite monnaie mènent
la danse. En revanche, la spiritualité est partout, donne un sens
a l'existence, prend corps dans l'hospitalité qui surprend le voyageur
: une main posée sur le front pour le remercier en témoigne.
Le muezzin inonde la ville de ses longues plaintes, on s'endort avec lui,
on se réveille avec lui, on vit avec lui, il transperce notre âme
et ne vous lâche plus d'une semelle. Welcome in Pakistan.
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Carnet de voyage : mode d'emploi
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Sur cette page, vous pourrez lire mes quelques notes prises au cours de ce nouveau voyage qui me mènera d'abord au Cachemire puis en Chine et retour au Cachemire, où je compte rester environ 3 mois, puis vers l'Inde enfin. Le voyage réservant toujours des surprises, j'essaierai de vous les communiquer, dans la mesure du possible bien sûr, au gré des connections Internet.
Vous pourrez consulter sur le site mes quelques notes accompagnées de photos et (pourquoi pas) de quelques petits films vidéos sur mon carnet de voyage que j'essaierai de mettre à jour au gré des cybers cafés. A partir du 23 juin 2005, vous y lirez mes notes sur l'expédition française au Nanga Parbat 2005. Philippe Arvis compte emmener 6 personnes sur la face Diamir du Nanga Parbat jusqu'à son sommet sans oxygène, une performance fabuleuse pour une équipe expérimentée dont l'éthique d'ascension motive autant que l'objectif du sommet. L'équipe comptera donc le leader Philippe Arvis (Everest, K2, Cho Oyu, Shishapangma, Aconcagua et Denali), Christophe Faisy (Aconcagua, Cho Oyu, GII, Daulagiri, Noshaq, Kun), Hugues d'Aubarèdes (Everest Face Nord, Gasherbrum II, Mc Kinley), Bernard Constantin (Pic Communisme, Denali, Daulagiri), Georges Dombes (Ama Dablam et nombreux sommets andins) et sa femme Marie Ochoa (nombreux sommets alpins et andins). L'équipe motivée par la manière d'atteindre le sommet envisage l'ascension majoritairement en style alpin, et compte nettoyer le camp de base. Ce projet réalisé en partenariat avec l'association Mountain Wilderness. J'espère aussi accomplir un grand trek dans les régions frontalières du Shaksgam pour ceux qui connaissent, et ainsi relier les villages d'Hushe et Askole par le méconnu glacier de Braldu, le col de Lukpe La, le Snow Lake et le glacier de Biafo. Impossible de savoir si ces 3 semaines de traversée réussiront mais une chose certaine, l'aventure sera au rendez-vous dans cette terra incognita. D'autres projets sont en vue mais vous les découvrirez tout au long du voyage. Grâce à vous, la popularité de Blank on the Map ne cesse de s'accroître et le site dépasse désormais les 300 visites par jour. Une communauté de passionnés de montagne aime s'y retrouver, j'espère que ce phénomène n'en est qu'à son début. Je reviens mi septembre, bon vent à tous d'ici là merci pour vos nombreuses visites sur Blank on the Map !
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