LE CONFLIT DU CACHEMIRE
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1984, révolte Sikh au Penjab et opération Maghdoot au Siachen
1986, l’opération Brasstaks
1990, mort de Rajiv Ghandi
1992, chute du bloc soviétique et renouveau diplomatique indo américain
1996, élections au Cachemire
1998, la prolifération nucléaire en marche
1999, la crise de Kargil et le Putch de Pervès Musharraf
2000, la recrudescence d’actes terroristes empoisonnent le conflit
Le 11 septembre 2001
2002, de nouveau l’escalade
Décembre 2003, attentats contre le président Pervèz Mousharraf
Les derniers évènements politiques, signes d’un dénouement du conflit ?
Mai 2004, défaite du BJP aux élection législatives indiennes

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1984, révolte Sikh au Penjab et opération Maghdoot au Siachen :

Cette année là, le Penjab est en proie à une révolte séparatiste que l’Inde réprime fermement, vu la position stratégique de cette province, partagée entre l’Inde et le Pakistan, jouxtant les territoires du Cachemire et du Sind pakistanais instable. Le risque de dérive autonomiste est réellement contagieux à d’autres provinces de l’Inde, nonobstant le Cachemire. Cette révolte culmine par l’attaque Indienne du célèbre et hautement symbolique temple d’Or d’Amritsar où se sont retranchés les derniers rebelles. Par cette attaque, l’Inde s’emploie fermement à contrôler les provinces tentées par l’autonomie comme l’Assam, les territoires du Nord Est et le Cachemire bien sur, face au risque de démembrement de l’union indienne.

Prières de soldats musulmans sur le siachen

Le Premier ministre Indira Gandhi est assassinée de plusieurs balles dans la poitrine par deux sikhs appartenant à son service de sécurité. Le fils de la défunte, Rajiv Gandhi, prête aussitôt serment en qualité de Premier ministre par intérim.

Le glacier de Siachen est le plus grand glacier du monde si l’on excepte les deux Pôles et il se déroule sur ses flancs la bataille la plus élevée du monde (au-delà de 5000 mètres). L'Inde a voulu gagner les territoires de l’Est du Karakoram et se rapprocher de la Karakoram Highway, l'itinéraire stratégique entre la Chine et le Pakistan. Par conséquent en 1982 l'Inde a envoyé des troupes d’élites en formation en Antarctique pour reproduire les mêmes conditions hivernales qu’une attaque sur le glacier de Siachen. Par la suite, en avril 1984, l'Inde a conduit une opération connue sous le nom d’opération Maghdoot (Meghdoot), en territoire pakistanais en employant son armée de l'air pour parachuter ses forces sur le glacier de Siachen puisque à l'époque, le glacier de Siachen n'était pas géographiquement relié à l’Inde.

Dépot de munitions et canon indien sur le glacier

A ce jour, Une évaluation suggère qu’entre 3.000 et 10000 soldats sont déployés de part et d’autre de la ligne de front. Selon une autre évaluation le Pakistan maintient trois bataillons sur le glacier, alors que l'Inde a sept bataillons sur le glacier du Siachen. Les Pakistanais, positionnés sur les crêtes, peuvent réapprovisionner la plupart de leurs troupes par la route puis à dos de mulets jusqu’aux cols tandis que l’Inde utilise toujours des hélicoptères et des avions pour transporter les approvisionnements, la nourriture et les soldats.

Actuellement, un soldat pakistanais serait tué tous les 4 jours, alors qu'un soldat indien est tué tous les jours. D’après certains rapports, plus de 1300 soldats pakistanais sont morts dans cette guerre entre 1984 et 1999. Selon l’Inde, cette guerre aurait coûté à l'Inde 50 milliards de roupies et presque 2000 vies (jusqu' à 1997). Presque tous les décès sont dus aux conditions atmosphériques extrêmes. Selon d’autres sources, seulement 50% des soldats indiens reviennent vivant de la ligne de front, ils souffrent de retardement mentaux dû au peu d’oxygène de la haute atmosphère, d’amputations et d’autres symptômes liés aux conditions climatiques extrêmes de la haute altitude.

Découvrez le glacier de Siachen vue du ciel :

Image satellite du glacier du Siachen

 

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1986, l’opération Brasstaks :

Une série de manœuvres proche du Sind indien, en vue de tester des nouveaux armements russes fait réagir le Pakistan qui craint l’usage de munitions réelles sur le territoire Pakistanais et une opération identique à celle de 1971 au Pakistan oriental. Le Pakistan déplace une forte division dans le Penjab voisin. L’Inde annule alors l’opération.

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1990, mort de Rajiv Ghandi :

Le Jammu-et-Cachemire est placé sous administration présidentielle directe. Rajiv Gandhi est assassiné le 21 mai par des membres du LTTE, le mouvement de libération du nord du Sri Lanka.

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1992, chute du bloc soviétique et renouveau diplomatique indo américain :

Moujahidines sur un blindé soviétique

La chute du bloc soviétique entraîne avec lui son appui stratégique Indien dans le conflit. L’Inde se tourne vers l’état israélien pour une nouvelle entente et un travail commun sur le terrorisme, fléau commun aux 2 pays. Nul doute que ce rapprochement Israélo indien est un premier pas vers un retour de la normalisation des relations diplomatiques américaines, bien fragiles à cette époque.
En même temps, la démolition de la mosquée de Babur ou Babri Masjid, censée être construite sur le site d’un temple indoue entraîne des émeutes entre communautés hindoue et musulmane dans l'Inde entière.

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1996, élections au Cachemire :

Le taux de partition exceptionnellement élevé de 30% marque ces élections. La population marque par ce vote, son refus de la guerre et affirme sa volonté d’autonomie. Ce nouveau acteur autonomiste introduit une difficulté politique que l’Inde et le Pakistan se seraient bien passés, surtout pour l’Inde qui refuse toujours de prendre en compte l’identité cachemirie dont l’autonomie est pourtant prévue par l’article 370 de la constitution indienne mais qui n’a jamais été mise en oeuvre.

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1998, la prolifération nucléaire en marche :

Missile balistique pakistanais
Gauri II

En juillet 1998, une tentative de réconciliation des 2 pays se concrétise vers des pourparlers entre le président Pakistanais Nawaz Sharif et le premier ministre indien AB Vajpayee mais l’Inde et le Pakistan procèdent à une série d’essais nucléaires qui minent les rares tentatives de réconciliation engagées par la suite. L’Inde qui refuse en 1996 de ratifier le traité de non prolifération nucléaire et procède à une série de 5 essais souterrains le 11 mai 1998. Le Pakistan réplique par une série d’essais officiels, le conflit se nucléarise et prend une nouvelle ampleur internationale. L’arme nucléaire pakistanaise est considérée indispensable pour internationaliser la question du Cachemire. L’histoire révèle que cette stratégie pakistanaise est en partie réussie grâce à l’intervention rapide et efficace des occidentaux dans le conflit depuis cette date, notamment des Etats-Unis (pour qui aussi, les essais pakistanais représentent un échec à la politique américaine de non prolifération nucléaire).
On soupçonne alors la Chine d’avoir aidé le Pakistan à fabriquer sa bombe.

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1999, la crise de Kargil :

En mai de cette année, des indépendantistes cachemiris soutenus par les forces armées spéciales de l’armée Pakistanaise s’infiltrent au-delà de la ligne de contrôle en aval du glacier de Siachen, au cours de manœuvres militaires menées et à la barbe de l’armée Indienne. Cette crise est au début manoeuvrée par le Pakistan suite aux évènements lointains du Kosovo : Le Pakistan qui contrairement à l’Inde à toujours voulu un débat international sur la question du Cachemire tente alors d’allumer la mèche dont il pense que l’issue est un règlement Onusien comme au Kosovo. L’ONU peut alors faire pression sur l’Inde pour organiser un référendum sur le rattachement du Cachemire dont on sait qu’il serai favorable au Pakistan s’il était organisé. Mais cette stratégie est la stratégie du désespoir quand on sait le faible rôle que l’ONU a pu jouer dans le règlement du conflit des Balkans. Ces manœuvres désirées par le général Musharaf sont condamnées par la communauté internationale, l’Inde réagit fermement en engageant d’importants moyens militaires sur le terrain, 20 000 soldats sont déployés, des dizaines d’avions et bombardiers volent sur une ligne de front qui s’étend sur 120 kms de long, pilonnant les positions Pakistanaise juchées sur les hauteurs. Le 10 juillet 1999, les 2 pays s’entendent sur un retrait mutuel des zones de combat.
Mais ce retrait des troupes provoque une grave crise dans les rangs de l’armée pakistanaise et ne pardonne pas au président M. Sharif d’avoir cédé à la pression des Etats Unis. En octobre, Pervès Musharraf renverse le pouvoir sans effusion de sang et décrète l’état d’urgence. Ce putch suscite une grande inquiétude en occident qui se traduit par une série de mesure et de déclarations. Le coup de semonce est venu du directeur du Fonds monétaire international (FMI) qui assure qu'Islamabad ne percevrait aucun acompte sur le prêt de 1,6 milliard de dollars. A Londres, le Commonwealth annonce qu’il interdit à la junte militaire de participer à ses sommets,la bourse de Karachi plonge de 7,36%, Wall Street de 2,7%. Kofi Annan exhorte les militaires pakistanais "à essayer de revenir à un gouvernement civil dès que possible". L’Inde place à nouveau ses forces en état d’alerte maximum mais P. Mousharraf averti publiquement l’Inde sans la nommer de ne pas tenter de profiter de la situation de faiblesse du Pakistan pour s’attaquer aux intérêts pakistanais.
Les puissances nucléaires reconnues depuis les essais de 1998 n’a pas empêché la nouvelle crise de 1999 et l’instabilité politique. La crise comportant d’importants risques d’escalade entre les 2 pays nucléarisés n’est pourtant qu’une crise et non pas une guerre. Il semble que la dissuasion nucléaire ait eu une influence sur l’absence d’escalade et le règlement rapide du conflit entre les 2 pays, la réaction de la communauté internationale et notamment des Etat Unis (aidé par la neutralité affichée de la Chine) a joué un grand rôle en ce sens. Cependant, on sait aujourd’hui que l’utilisation de l’arme nucléaire ait été sérieusement envisagé par l’armée Pakistanaise durant ce conflit.

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2000, la recrudescence d’actes terroristes empoisonnent le conflit :

Victime du conflit

Le 1er octobre 2001, un attentat terroriste à l’assemblée du Jammu et Cachemire fait 40 morts. Les liens du terrorisme afghan et Cachemiri sont alors évidents quand la chute du régime Taliban en novembre 2001 reporte le jihad islamiste sur les hautes terres du Cachemire. Un regain de tension intervient après l'attentat perpétré le 13 décembre 2001 contre le Parlement indien, que Delhi attribue à des groupes islamistes soutenus par le Pakistan. L’attentat fait 9 victimes alors que par chance, pas un ministre indien n’est tué ni blessé.

Soldats indiens

En contrepartie, les actes de barbaries de l’armée indienne contre les musulmans cachemiris sont monnaies courantes (enlèvements, tortures) et sont décriées par le Pakistan comme « agression permanente du peuple musulman ». Ce mélange de terrorisme et de guérilla envenime les relations indo pakistanaises. Les escarmouches reprennent le long de la ligne de contrôle alors que les 2 pays massent leurs troupes à la frontière dont l’effective n’avait jusque la jamais été atteint. En 2002, l’Inde et le Pakistan sont à nouveau au bord de la guerre avec près d'un million de militaires massés aux deux bords de la frontière.

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Le 11 septembre 2001 :

Manifestation pakistanaise
Terroristes islamistes

Dès les attentats revendiquées par Al Qaïda et dès les Etats-Unis prêts à frapper l’Afghanistan, l’Inde offrit naturellement ses bases militaires aux avions bombardiers américains mais cette attitude est dénoncée par le Pakistan qui, le 19 septembre, accuse l’Inde de récupérer l’alliance américaine à son profit. Pervèz Mousharraf annonçe son soutient total aux Etats-Unis. Ce discours marquant est le tournant manifeste du jeu des alliances stratégiques en Asie centrale en même temps que le renouveau des relations américano-Pakistanaises.

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2002, de nouveau l’escalade :

Manisfestation pakistanaise
Manifestation indienne

Cette année la, les attentats terroristes du 14 mai à Jammu, du le 21 mai à Srinagar et celui de la voiture piégée de Bombay pourrissent une fois de plus la situation, annulant la timide bonne volonté des 2 pays concrétisée par les poignées de main du président pakistanais Pervèz Musharraf et du premier ministre indien Atal Behari Vajpayee, invités à discuter du Cachemire à un sommet à Katmandou en janvier 2002. Le Pakistan procède à une série de tirs de missiles. En mai, le premier ministre indien prévient ses troupes que le moment d’un « combat décisif » est venu. Le président Pakistanais réplique que « si la guerre est imposée aux musulmans, les musulmans ne feront pas preuve de lâcheté ». Le 6 juin, l’escalade continue quand le journal britannique, le Daily Telegraph, titre « l’Inde projette une guerre nucléaire d’ici à 2 semaines, des bombes nucléaires téléguidées ont été chargées à bord d’avions mirage 2001 et Mig 27 », des projets d’invasion du territoire pakistanais sont même publiées dans les journaux. Le risque de conflit nucléaire est pris très au sérieux par les occidentaux, c’est la panique dans les ambassades, l’ambassade de Grand Bretagne à Delhi est évacuée. Les Etats-Unis rentrent en jeu et font pression sur le Pakistan, Pervèz Musharraf informe alors un émissaire américain le 6 juin que son pays empêchera « définitivement » l’infiltration de groupes armés au Cachemire, l’Inde n’en demandait pas plus, la dangereuse stratégie de surenchère indienne est payante. Mais ce discours du président Pervèz Mousharraf n’a que peu de résultats sur l’activité des terroristes au Cachemire.


Pendant ce temps, des nouvelles élections (la première fois depuis 1977) sont organisées au Cachemire, l’Inde voulant afficher sa bonne volonté à rendre la parole aux cachemiris par les urnes mais ces élections sont les plus meurtrières de l’histoire du Cachemire où 527 personnes sont assassinés, les terroristes organisant la terreur pour dissuader la population d’aller aux urnes. Les élections voit l’émergence d’une coalition du parti People’s Democratic Parti (PDP) et du Parti du Congrès, plus emprunte au respect des droits de l’homme, mis d’accord pour une politique nouvelle comportant un programme commun minimum, le souci de réconcilier les communautés de la province, la libération des prisonniers politiques et le respect des droits de l'homme."

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Décembre 2003, attentats contre le président Pervèz Mousharraf :

Pervèz Musharraf
Atal Behari Vajpayee

Pervès Mousharraf échappe miraculeusement à deux attentats à la voiture piégée, l’un le 14 décembre, l’autre le 25 entre Rawalpindi et Islamabad. Commandités par Al Qaïda par l’intermédiaire des mouvements islamistes, ces attentats sont fermement condamnés par l’Inde.

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Les derniers évènements politiques, signes d’un dénouement du conflit ?

« Aujourd'hui, chacun a intérêt à trouver une solution. L'Inde, qui a pris l'initiative de renouer le dialogue en avril 2003, cherche à devenir une puissance mondiale. Forte de sa croissance économique et de son statut de démocratie, elle revendique une place au Conseil de sécurité de l'ONU mais doit pour cela sortir du bourbier du Cachemire. Elle semble plus prête que jamais à faire des concessions, comme l'a prouvé la très grande modération avec laquelle les dirigeants indiens ont accueilli les révélations sur les fuites du programme nucléaire pakistanais. Signe supplémentaire de sa bonne volonté, elle a entamé mi-janvier des discussions avec les représentants de la Hall Party Hurriyat Conférence, une coalition de groupes séparatistes modérés. Coté pakistanais, la déclaration du président Mousharraf à la fin de l'année dernière, annonçant que le Pakistan était prêt, pour la première fois depuis des années, à renoncer à l'organisation d'un référendum sur le Cachemire ainsi que l'acceptation d'englober le sort de la province dans des " discussions globales " indiquent un réel changement d'optique. Il est vrai que les séparatistes cachemiris ont fini par devenir une menace pour le président Mousharraf lui même, comme l'a prouvé leur implication dans le dernier attentat auquel il a échappé en décembre 2003. Par ailleurs, les mouvements cachemiris qui luttent pour le rattachement de la province au Pakistan, sont devenus des repères d'islamistes dont l'influence croissante sur la société pakistanaise inquiète le président. »
L’Humanité – 17/02/04 (Extrait).

Nul doute enfin que la question du soutien des terroristes au Cachemire par le Pakistan est devenu le préalable à de nouvelles négociations indo pakistanaises, devenu l’enjeu majeur de règlement du conflit.

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Mai 2004, défaite du BJP aux élections législatives indiennes :

Dans les rues de Srinagar

Sonia Gandhi a remporté les élections législatives en Inde, après un scrutin marathon qui a duré trois semaines.
« Le Pakistan, voisin et rival de l'Inde, a très vite réagi à l'annonce des résultats. «Nous espérons qu'un quelconque changement de gouvernement en Inde n'affectera pas le processus de paix», déclarait un membre du gouvernement pakistanais. Le Congrès a immédiatement tenu à rassurer ses voisins et s'est dit «engagé à travailler en vue de la création d'une paix durable dans la région».
Libération, le 13 mai 2004

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